Bonjour tout le monde,
Voici mon avis sur le roman Il n’est si longue nuit !
Autrice : Béatrice Nicodème
Nombre de pages : 381
Prix : 18€
Éditions : Gulf Stream Éditeur
Collection : Electrogène
Sortie : 16 août 2018
Résumé
Sophie, Hugo, Magda, Jonas, Otto, Franz...
Ils sont jeunes, ils aiment la vie, ils ont le coeur plein de rêves. Hugo aime Magda, Sophie aime Otto, Franz ne vit que pour son piano, Jonas veut aider à bâtir un monde meilleur.
Le rêve d'Adolf Hitler est tout autre : il veut créer un empire qui dominera le monde pendant mille ans. Un empire dans lequel les hommes seront forts et inflexibles, les femmes soumises et fertiles. Dans lequel il n'y aura ni juifs, ni communistes, ni homosexuels, ni malades. Ceux qui n'ont pas leur place dans ce Reich millénaire seront éliminés un par un jusqu'au dernier.
Comme tant d'autres ailleurs en Europe, dans le Berlin de 1940 ces jeunes doivent eux aussi choisir leur camp, hantés par ces questions que tous se posent :
"Ai-je raison d'agir ainsi ?"
"La lumière reviendra-t-elle un jour ? »
Extrait
Alors que les enfants rêvent d'un beau Noël Blanc, les adultes, eux, voient avec inquiétude la température baisser de jour en jour. Il y aura des sapins, et des bougies derrière les fenêtres qu'on éteindra à l'heure du couvre-feu, mais il faudra des prodiges d'imagination pour que le réveillon ait un air de fête malgré le rationnement. Et ce Noël est pour beaucoup celui de la tristesse et de l'angoisse. Pour les soldats qui sont loin de chez eux, pour ceux qui sont rentrés blessés, handicapés à jamais, pour les familles séparées, endeuillés, déchirées.
Mon avis
Connaissant la qualité des ouvrages Electrogène et étant particulièrement intéressée par la Seconde Guerre Mondiale, j’ai voulu lire ce roman dès lors que j’ai appris sa parution. Je n’avais jamais lu de livre se déroulant à cette période, et je trouve intéressant que l’autrice ait pris un angle inédit : celui de la jeunesse allemande.
On découvre dans ce roman plusieurs personnages, qui nous permettent de balayer de manière déjà assez complète les différents rôles qu’ont pu jouer les jeunes durant la Seconde Guerre Mondiale en Allemagne. En effet, on se retrouve à suivre un juif résistant jusqu’à un jeune obsédé par Hitler qui veut rentrer dans la SS.
Ces personnages sont clairement le point fort du roman, bien qu’ils soient également le point faible. Je m’explique : ils sont nombreux et bien que cela soit totalement pertinent, je trouve qu’on se perd facilement entre eux. En effet, c’est le problème des romans chorales ; il faut que la narration soit parfaitement équilibrée pour réussir à se retrouver parmi tous les personnages, et au plus ils sont nombreux, au plus c’est compliqué !
Du coup, c’est vrai que je suis restée assez extérieure aux personnages, ce qui est vraiment dommage car on sent qu’ils sont travaillés, qu’ils sont authentiques et qu’ils peuvent nous toucher.
Pour rester sur les personnages, je trouve que l’autrice les a superbement imaginés. Ils sont tous façonnés d’une main de maître, avec leurs aspérités et donc leurs défauts et qualités. Il n’était pas simple de représenter l’avis d’un jeune aspirant à la SS, et pourtant elle a réussi à lui donner une réelle profondeur très appréciable.
Le petit plus : la partie « Entre l’histoire et l’Histoire », à la fin du roman, qui fait le parallèle entre certains personnages et des figures historiques qui ont réellement existé. Cela donne toujours une dimension bien plus concrète de savoir qu’ils sont inspirés de personnes réelles (bien que le sujet soit déjà si ancré dans la réalité).
Concernant l’intrigue, le roman chorale a été parfaitement maîtrisé puisque les histoires des différents personnages s’emmêlent les uns aux autres d’une manière parfaitement fluide qui nous étonne à chaque fois par son naturel.
Ce que j’ai aimé, c’est que l’autrice ne prenne pas de pincettes quant aux histoires qu’elle raconte. Le sujet ne s’y prêtait pas, et les faits durs nous ramènent à la réalité sur laquelle s’appuie seulement la romance. Ainsi, il devient intéressant de découvrir l’atmosphère qui régnait à cette époque par une intrigue qui en est contemporaine.
J’ai donc adoré ma lecture, poignante, qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Les destins des personnages ne nous laissent pas indifférent, que ce soit pour leur survie, leur réussite ou leur échec. La psychologie est travaillée de manière appréciable par l’autrice, et il n’est pas qu’une simple question du Bien ou du Mal.
EN CONCLUSION, Il n’est si longue nuit est un roman à lire pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la Seconde Guerre Mondiale. En vivre une petite partie à travers le regard de la jeunesse allemande, aussi diverse qu’elle ait été, est poignant et surtout très instructif.
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L’avez-vous lu ? Vous tente-t-il ? :)
Des bisous,
Léa
Où est passé mon commentaire ? �� je disais donc que c'est une excellente initiative de chroniquer ces romans, et de rappeler à notre souvenir tous ceux qui, en ce temps là, n'avaient que 20 ans... Nous menons notre petite vie tranquille, et avons tendance à oublier leur sacrifice.
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